Ciryië Taren
elfe
Message(s) : 33
Lieu de vie : Bonuire
| Sujet: Ciryië Taren Dim 17 Nov - 21:19 | |
| Joueuse
Pseudo : "Lily". Âge : 19 ans. Avis : Il est trop parfait mon bébé n'a moi ! Code du règlement : Autovalidé !
Ciryië I. Taren | Nom complet : Ciryië Inil Taren.
Date de naissance : 53ème jour de Tavog.
Lieu de naissance : Enkir.
Âge : 74 ans.
Race : Elfe.
Origines : Elfiques.
Lieu de vie : Bonuire.
Dieu : Khasouet.
Métier : Ø.
Situation familiale : Plutôt normale.
Groupe : Peuple de Legendis. |
Histoire
Je suis née à Enkir, dans une petite maison en bordure du port. Depuis mon plus jeune âge, je voyais chaque matin mon père partir pour la pêche, quand il revenait, le soleil était haut dans le ciel. Il n’y avait pas un jour où son panier était vide et de fait, chaque jour, tenant la jupe de ma mère dans mon petit poing d’enfant, je la suivais au marché. Là, elle donnait encore plus de voix que lorsqu’elle me réprimandait pour avoir fait telle ou telle bêtise, sa voix était haute, claire, forte, impressionnante mais en rien elle n’était dure ou sévère. Et pour cause, elle voulait attirer l’attention de clients passant par là et à la recherche de leur repas pour le midi ou le soir. Je me rappelle l’avoir vue chasser des polissons voulant s’en prendre à sa marchandise avant de leur en donné le reste le soir venu. Elle était loin d’être la seule dont on entendait la voix par-delà les hauts bâtiments de la ville, elles étaient nombreuses, toutes femmes ou filles de pêcheur, à vanter à tue-tête les mérites du poisson pêché le matin même, si bien qu’il m’est arrivé, à quelques reprises de prendre la main d’une autre. Je me rappelle alors avoir vu leur sourire à la fois attendri, amusé et désolé devant ma petite frimousse propre avant de clamer entre le nom de deux poissons : « Clalia ! Ta fille ! » Aussitôt, il faut le dire, troublée, gênée, ma mère arrivait, accourait, confuse, mais aussitôt rassurée par la femme qui lui tendait ma main avant de repartir. Oui, dans la rue, chacune connaissait tout le monde et j’étais de loin la seule enfant aux boucles d'une telle rousseur et aux yeux d'un tel vert, qui rappelait disait-t-on déjà parfois l'éclat de deux émeraudes finement travaillées, de la bande de marmots courant après leur mère, difficile donc de ne pas me reconnaître. Quand finalement le soleil commençait à disparaître au loin à l’horizon, chacune de ces femmes fortes retournaient à son logis. Ma mère ne faisait pas exception à cette règle. Et si ses traits étaient tirés, que la fatigue marquait son visage, quand elle voyait mon père qui l’attendait, qui l’accueillait avec un large sourire aux lèvres, toute trace de son épuisement disparaissait pour laisser place aux rires et à la convivialité. Oui, mes parents n’ont jamais eu grand-chose mais le peu qu’ils avaient ne les empêchait pas d’être heureux, la source de leur bonheur étant de loin leur amour. Mais il y a des jours qui ne se passaient pas ainsi, parfois, au cœur de la journée, alors que la chaleur était étouffante, un cri strident venait couvrir les voix pourtant puissantes et confondues de ces femmes, un hurlement d’une force inouïe qui semait la panique parmi tous et toutes : Le rugissement d’un dragon. Ces géants célestes, ces carnassiers des nuages, pour la plupart cracheurs de feu, nous en avions tous peur, c’était plus qu’une peur qu’on vous apprend, c’était une peur instinctive qui poussait chaque enfant à agripper plus fermement les jambes de sa mère alors que celle-ci lâchait son papier sans plus se soucier de son contenu pour prendre son fils, sa fille, ou même parfois celui d’une autre dans ses bras en cherchant des yeux la créature reptilienne qui traversait le ciel. L’attaque était rapide, ne laissait à personne le temps de réagir, à personne le temps de réaliser qu’il y avait eu de nouveaux morts… Mais une fois la menace passé, chacune, tenant encore son enfant dans ses bras, le berçant pour calmer ses pleurs et sa peur, toutes ou presque revenaient lentement, avec prudence à leur panier, souvent renversé ou bien même cassé dans la précipitation. Le silence était alors pesant tandis que les questions envahissaient les esprits, sa maison avait-elle été détruite ? Réduite en cendres ? Sa famille avait-elle été dévorée ? Décimée ? Que ferait-on si… ? Tant de questions qui sont naturelles à l’esprit de chacun dans des moments pareils. A la suite de chacune de ces tueries apparaissaient alors le roi, Igor Viernier et sa famille afin de rassurer chacun, de calmer les esprits et d’apaiser les chagrins et les peines des décès par des promesses. Ce fut là l'une des raisons pour lesquels mes parents quittèrent la capitale de Dephisias pour Bonuire, l'autre raison à cet exode étant l'assassinat de ma tante, une elfe, par des soldats d'Almonia. Mes parents rejoignaient les forces de Bonuire pour venger la soeur de mon père. La chose peut vous sembler excessif, mais cet acte de cruauté fut extrêmement mal vécu par ma famille. Moi, cette tante, je ne la connaissais même pas, j'avais six ans et j'ignore encore aujourd'hui les conditions exacte de sa mort. J'étais une petite fille que l'on arrachait à son environnement et qu'on avait posé dans le chariot d'une caravane en route pour la plus grande ville du continent. Dans cette caravane ne se trouvait aucun humain, seulement des elfes et des sorciers. Le voyage fut long, j'étais curieuse de découvrir ce qu'il se trouvait au-delà de l'archipel rocher dans lequel j'avais vu le jour. Durant le trajet, je fit la connaissance de bien des gens, de bien des enfants, nos jeux faisaient passer le temps et nous occupait un peu car chaque jour semblait interminable. La forêt était sombre, effrayante, sinistre, et la forteresse dans laquelle la caravane entra ne fut pas moins inquiétante, le silence qui y régnait y était lourd à côté des rues d'Enkir dans lesquels j'avais grandi. Je fis à Bonuire la connaissance de toute une branche de ma famille dont j'ignorais jusque là l’existence. Cette famille nous aida à trouver un toit, elle aida mes parents à se faire une place dans la capitale, elle les guida sur la voie de la vengeance dans laquelle ils s'étaient avancés et si cela me déplu, je n'eus pas un instant la possibilité de donner mon avis. Mon quotidien fut transformé par ce nouveau milieu de vie, plus sombre, plus mystérieux, plus silencieux. Mon père se levait comme chaque matin avant l'aubre, mais il ne partait pas à la pêche, il partait en patrouille pour garantir la sécurité des habitants de la cité. Dans le fond, ne n'était pas beaucoup plus dangereux, on pouvait tuer un humain ou une bête sauvage, mais pas la mer. Ma mère elle partait en même temps que lui, me laissant seule, elle avait été engagée dans un atelier et travailais dur. Moi, j'étais seule dans notre petit foyer, alor, je préparais le repas et la chose faite, j'étais libre, je sortais le plus souvent de la ville sur le dos d'un cheval pour me rendre plus encore à l'est observer la fontière dessinée par le fleuve Mansik. Là, je pouvais jouer à leur guerre de grand, lire ce que je voulais, le plus souvent des contes et des légendes, nager dans l'eau clair du large fleuve et profiter un peu d'un calme paisible, loin du bruit des forges. D'ailleurs, parfois je m'y rendais avec de mes amis. C'est dans ce contexte que le drame se produisit, nous, nous nous arrosions mutuellement en riant comme deux jeunes filles peuvent le faire. Nous avions baissé notre garde... Mais pas eux, ils avait traversé le fleuve, ils portaient l'armure des chevaliers d'Albrazzia ! Ils nous avaient toutes les deux attrapées et tirées de l'eau, c'est effrayée, tremblante et avec horreur que je les regarda exécuter Maölia. Ca allait être à mon tour, j'allais être décapitée aussi purement que simplement que mon amie, bien sûr avant, ils abuseraient de mon corps... Révulsée, je leva deux yeux implorant vers celui qui me maintenait, je pus voir sa volonté défaillir, je pu sentir sa poigne se faire plus douce, finalement, il me poussa dans un fourret, je n'attendis pas un instant avant de détaler comme le lièvre qu'on libère du piège d'un chasseur. Le lendemain, je pu retrouver son corps, pendu à une branche. Un corps raide, sans vie, un corps froid et blanc, un corps qui retournerait à la nature. Depuis cet incident, je me tiens loin de cette zone du fleuve Mansik, me fais discrète et m'en approche toujours seule. Cet humain m'a montrée que tous les hommes n'étaient pas cruels, mais ses camarades m'ont montré que les hommes incapable de compassion n'ont pas de coeur... J'avais alors cinquante-et-un ans. Aujourd’hui, j’en ai soixante-quatorze... J'ai grandi, j'ai mûri, j'ai appris à rester vigilent et alerte, j'ai appris à survivre. Mes cheveux ont poussé, ils restent comme moi, récalcitrant au plus grand désespoir de ma mère. J'ai les oreilles longues et fines d'un elfes et je ne les cache pas, fière de mon peuple.
Spirit, esprit libre et indomptable.
|
|